Novembre
Dans un petit lit de chêne noir,
L'enfant tendait ses petites mains.
Mais le poète n'avait plus d'histoires
A raconter au joli bambin.
Dehors, sur le chaume du toit, le vent
Geignant comme s'il voulait entrer.
Il écouta le silence craquer
Sur une bûche dans l'âtre, crier
Novembre frileux sur le perron
D'une campagne peinte de frissons.
Triste chanson que le temps susurre
Sous la porte, la lucarne, les fissures
Qui galopent et s'attardent, ici, là ;
La poussière n'arrêtepas le froid.
Il surprit le regard implorant
De deuxprunelles humides et claires.
Comme lui aussi ses yeux furent vivants
Même s'il n'était pas son père.
La plume savait courir sur les feuilles
Et traduire la beauté des saisons.
Un violon sur le cœur d'amours en deuil,
Misère qu'il reniait, fougeux et prompt.
Dans un petitlit de chêne noir,
Un enfant apeuré sanglotant.
Est-ce un reflet de la lampe ce soir,
Si le vieil homme a la joue mouillée ?
Alors, le poète, se souvient …
Heureux, l'enfant s'endort.
Lu par Jocelyne, en attente de l'enregistrement.
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