Tout près du lac
Tout près du lac filtre une source,
Entre deux pierres, dans un coin;
Allègrement l’eau prend sa course
Comme pour s’en aller bien loin.
Elle murmure: Oh!quelle joie!
Sous la terre il faisait si noir!
maintenant ma rive verdoie,
Le ciel se mire à mon miroir.
Les myosotis aux fleurs bleues
me disent: Ne m’oubliez pas!
Les libellules de leurs queues
m’égratignent dans leurs ébats;
A ma coupe l’oiseau s’abreuve;
Qui sait? – Après quelques détours
Peut-être deviendrai-je un fleuve
Baignant vallons, rochers et tours.
Je broderai de mon écume
Ponts de pierre, quais de granit,
Emportant le steamer qui fume à l’océan où tout finit.
Lu par Sylvie, en attente de l'enregistrement.
Les poèmes de Théophile Gautier
1